Avec des encours de 910 millions d’euros au 31 décembre 2016 et une collecte de 70 millions la même année, Trusteam est au pied de la dernière marche avant de passer la barre du milliard d’euros sous gestion. Un palier qui, pour certaines structures, marque une véritable accélération dans la croissance. Arrivée à ce stade, une société est généralement prête pour nouer de nouveaux partenariats commerciaux. Elle est également en mesure de passer les barrières à l’entrée des sélectionneurs de fonds des grands distributeurs et peut espérer aller vendre ses produits à l’international. Depuis sa création en 2000, le discours de Trusteam est bien rôdé : s’appuyant sur plusieurs études académiques, le gestionnaire part du principe que pour qu’une entreprise performe, il faut avant tout que ses clients soient satisfaits. C’est la raison pour laquelle la société de gestion a mis depuis toujours la satisfaction client au centre de son processus d’investissement (L’Agefi Actifs n°597,p. 17). Elle utilise de nombreuses études marketing pour étayer ses recherches et dispose d’un partenariat exclusif avec Ipsos. Enfin, tous ses fonds possèdent le nouveau label d’Etat ISR (L’Agefi Actifsn°689,p. 26).
Mise en avant du concept.
Mais travailler un concept est une chose, le faire connaître en est une autre. Alors que depuis l’origine de la société, les fonds étaient gérés par des gérants-analystes (qui s’appuient notamment sur un outil propriétaire d’analyse financière appelé Company Watch), elle a mis en place à l’été dernier une équipe de recherche de deux personnes qui se concentrent sur le thème de la satisfaction clients. Elle est dirigée par Christophe Ferrari, un ancien responsable de l’expérience client chez Renault qui a aussi fait une partie de sa carrière dans le marketing ou les instituts de sondage. « L’équipe de recherche satisfaction client, outre le travail qu’elle effectue pour analyser les sociétés, permet aussi de faire connaître ce concept en intervenant à des conférences ou en accompagnant les équipes commerciales », explique Jérôme Blanc, le directeur du développement de Trusteam.
Sicav luxembourgeoise, nouveau fonds et CGP.
Dans le même temps que la création de ce bureau de recherche, la société a étoffé son équipe commerciale, qui passe de deux à quatre personnes(en plus du directeur du développement). L’une d’elles est dédiée au marché du wholesale en France (banques privées, conseillers en gestion de patrimoine, family office) tandis que l’autre est concentrée sur le développement au Benelux. D’ailleurs, la Belgique est l’un des marchés sur lesquels le gérant veut croître cette année. Outre sa présence dans l’assurance vie (la collecte en Belgique et au Luxembourg a atteint 35 millions d’euros après un an de démarchage dans ces pays), Trusteam vient de créer une Sicav luxembourgeoise à compartiments qui intégrera ses expertises (aujourd’hui, seul Trusteam ROC est proposé dans la Sicav). «Cette Sicav nous permettra notamment de viser le marché des banques privées belges, ces dernières pour des raisons fiscales préférant ces véhicules aux fonds communs de placement », précise Jérôme Blanc. Déjà présente en Suisse, Trusteam réfléchit aussi à la manière dont elle pourrait se développer en Italie, le cas échéant en passant par une structure de distribution externe (un third party marketer, TPM).
La société veut aussi développer sa gamme actuellement constituée de six fonds (trois fonds d’actions, deux fonds diversifiés et un fonds de trésorerie) avec un nouveau fonds long/short intervenant à l’achat et à la vente sur les entreprises. Un nouveau gérant devrait bientôt rejoindre la société.
Enfin, le gestionnaire va continuer de travailler ses relations avec les conseillers en gestion de patrimoine en France et pourrait même dans un avenir proche leur proposer un service de gestion sous mandat. L’année2017 s’annonce donc bien remplie pour le gestionnaire.
Propos recueillis par Franck Joselin, Agefi Actifs