Classe d’actifs à risque, les actions européennes composent l’essentiel des portefeuilles des plans d’épargne en actions. Les performances moyennes des fonds éligibles sont des plus éclectiques. Comment faire le bon choix ?
D’après le pointage de Morningstar, il existe 1.278 fonds éligibles au PEA, donc permettant de réaliser des plus-values hors impôts (voir tableau page 43). Comment faire les bons choix ?
Clairement, les fonds orientés petites et moyennes valeurs ont donné les meilleures performances ces cinq dernières années. Mais ils peuvent subir des à-coups sévères. Par exemple, Amplégest Midcaps, qui figure dans notre Top 10 (voir tableau), avait vu sa valeur chuter de 22,9 % au troisième trimestre 2011.
Lorsqu’on a un horizon de long terme et qu’on n’a pas peur d’encaisser des périodes difficiles, ce produit, ou d’autres comme Groupama Avenir Euro, sont de très bons véhicules.
Pour qui supporte mal les coups de yoyo, mieux vaut constituer un coeur de portefeuille avec des fonds « grandes valeurs », comme Renaissance Europe (Comgest), DNCA Value Europe (DNCA Investments) ou Henderson Horizon Pan European Equity (Henderson GI), pour ne citer que des produits performants sur cinq ans. On peut pousser la logique plus loin en optant pour des fonds investissant sur des sociétés profitant de mégatendances comme le vieillissement de la population (c’est le cas de CPR Silver Age) : cela permet de diminuer la sensibilité du portefeuille aux cycles économiques.
Les solutions pour limiter les risques
Mais d’autres produits permettent de diminuer le niveau de risque. Pour être « PEAble », un fonds doit placer 75 % de ses encours dans des titres éligibles (actions de sociétés européennes). Autrement dit, il est libre d’investir comme il l’entend les 25 % restants, par exemple dans des produits dérivés qui vont permettre de faire varier dans le temps l’exposition réelle au marché ou de la limiter structurellement. On parle de fonds flexibles : c’est le cas de Dorval Convictions PEA qui peut exposer aux actions entre 0 et 100 % de son portefeuille. Un peu plus agressif, le fonds Maxima (Amaïka AM) fait varier son exposition de 50 % à 150 %. « Le modèle que nous utilisons pour gérer le fonds va abaisser l’exposition à mesure que le marché monte et, inversement, réinvestir progressivement lorsqu’il baisse », explique David Kalfon, président d’Amaïka AM. Les fonds dits « long short » vont, eux, prendre simultanément des positions acheteuses et vendeuses sur des titres différents. Rares sont ceux éligibles au PEA : Sycomore L/S Opportunities en fait partie et a généré 45 % de performance en cinq ans avec une volatilité deux à trois fois plus faible qu’un fonds actions.
Thématiques à la carte
Pour qui y consacre un peu de temps, l’univers des fonds PEA offre une foule de solutions pour investir à la carte. On peut y trouver des fonds focalisés sur les valeurs françaises (tel EdR Tricolore Rendement) autant que d’autres très européens. On peut aussi miser sur des fonds développant des thématiques plus précises, comme Trusteam ROC Europe, qui sélectionne des valeurs sur un critère original : le taux de satisfaction des clients. « Cela permet d’investir dans des sociétés généralement moins volatiles, grâce à la fidélité des clients », explique Jérôme Blanc, directeur du développement de Trusteam Finance.
Les ETF pour sortir du cadre
Enfin, le petit monde des « trackers » offre une foule de possibilités, grâce aux techniques de « swap » ou échange de performance. Stricto sensu, le fonds va répondre aux critères du PEA, mais va échanger sa performance contre celle d’un autre panier de valeurs. La large gamme d’ETF de Lyxor permet ainsi d’investir dans un indice d’actions mondial comme le MSCI World, ou encore sur les marchés américains (S&P 500, Nasdaq), ou japonais. On trouve même des produits permettant de « shorter » le marché, autrement dit de gagner quand il baisse. Attention, ce type de produit est adapté à des logiques de court terme et est à réserver à des investisseurs actifs et avertis.
Emmanuel Schafroth, Les Echos