Face au défi que représente le changement climatique, ne soyons pas défaitistes : nous avons le pouvoir d’agir !
Oui, le changement climatique se fait de plus en plus présent
C’est la rentrée, il flotte comme un parfum de déprime. L’été a été marqué par les catastrophes climatiques : ouragans aux Etats-Unis, feux destructeurs en Grèce, au Canada ou en Russie, inondations en Allemagne et en Belgique…. Le dernier rapport du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) ne laisse guère de place au doute : « l’influence humaine contribue à de nombreux changements observés dans les conditions météorologiques et climatiques extrêmes » .
Est—ce un avant-goût de ce qui nous attend les prochaines années si on ne fait rien ? Dans 10 ans, les vagues de chaleurs extrêmes pourraient être 9.4 fois plus fréquentes1.
Evidemment, ce constat est alarmant. Mais ce n’est pas une fatalité. Et face à ce danger, nous pouvons encore agir.
Un engagement essentiel : le Net Zero 2050
Alors comment faire ? Le maître mot, c’est le « Net Zero 2050 ». Selon le rapport du GIEC, « atteindre zéro émissions nettes cumulées de CO2 produites par l’Homme est un impératif pour stabiliser le réchauffement de la température globale »1.
Pour limiter le changement climatique à 1.5°C, nous pouvons encore émettre 300Gt de CO2. C’est ce qu’on appelle notre « budget carbone ». Or, on estime que nous émettons 40Gt de CO22 par an. Au rythme actuel, nous aurons consommé ce budget carbone en moins de 10 ans. Pour ne pas le dépasser, il nous faut donc réduire drastiquement nos émissions de CO2 pour ne plus en émettre d’ici 2050, comme indiqué dans le scénario du GIEC ci-dessous (ligne bleu clair – SSP1.9).
Les français le perçoivent bien : préoccupés par l’environnement à 78%, ils pensent que c’est avant tout aux entreprises, plus qu’à eux, d’agir3. Et ils n’ont pas tort. L’empreinte carbone totale des ménages français ne représente qu’environ 2% des émissions totales mondiales alors que les 167 sociétés ciblées par le Climate Action 100+ sont responsables de 80% de ces émissions !
Pour maximiser l’impact de nos actions, il faudrait réussir à faire changer les pratiques de ces sociétés, pousser les entreprises qui sont responsables de la majorité des émissions de CO2 dans le monde à s’engager pour atteindre la neutralité carbone. Et pour y arriver, il existe un levier puissant encore sous-exploité mais qui peut avoir un effet considérable : notre épargne.
Devenez acteur de votre épargne pour réduire votre bilan carbone…
Première étape : investir sur des sociétés moins émettrices. Certaines études montrent qu’agir via son épargne, en remplaçant des fonds traditionnels par des fonds « responsables », peut avoir entre 21 et 27 fois4 plus d’impact pour réduire son bilan carbone que de manger moins de viande, prendre les transports en commun, utiliser moins d’eau ou prendre moins l’avion. Cela mérite de se poser la question : votre épargne est-elle en ligne avec votre mode de vie et vos aspirations ?
D’où vient cet écart ? Les solutions d’épargne classiques sont investies sur des activités carbonées, en particulier dans les énergies fossiles. L’indice de référence de Trusteam ROC, le Morningstar Developped Market, est par exemple investi dans 64 sociétés liées aux énergies fossiles dont 34 au charbon5. L’ensemble des sociétés dans lesquelles Trusteam ROC est investi émettent au total 25 fois moins de CO2 que celles composant son indice de référence. Emettre au total environ 0.6GT de CO2 c’est mieux que 16 GT de CO2, mais c’est encore 600MT de trop7…
…. Et contribuer à lutter contre le dérèglement climatique.
Et c’est là une seconde étape, la plus importante : s’assurer que les sociétés dans lesquelles nous investissons sont bien en route vers le Net Zero. C’est ce qu’on appelle l’engagement actionnarial. Là encore, l’investisseur est un acteur de cette transition. Le dialogue qu’il mène avec les entreprises, a un impact. Dans notre vision, un « gérant d’actifs » se doit au quotidien de connaitre les entreprises et de comprendre ce qu’elles font. Pour se faire, il les rencontre, les écoute et les pousse à aller plus loin. Demander le Net Zero aux entreprises que nous avons en portefeuille est donc une suite logique de notre métier et de notre engagement.
Car pour l’instant, les entreprises ne sont pas au rendez-vous. Au 30 juin 2021, seules 38% des entreprises en portefeuilles détenues dans nos fonds ISR s’étaient déjà engagées pour la neutralité carbone8. Ce n’est pas assez et les clients ne sont pas dupes. Comme nous l’a montré notre baromètre Trusteam / L’Obsoco 2021 sur l’engagement des entreprises, plus de 86% des français ne croient pas aux promesses environnementales des entreprises9.
Plus largement, lors de la mesure d’impact de nos portefeuilles10, nous avons constaté que nous avions encore entre 7% et 17% des actifs de nos fonds ISR qui pouvaient potentiellement avoir un impact négatif. C’est trop ! En tant qu’investisseur responsable, c’est notre rôle d‘alerter les entreprises concernées et de les pousser à améliorer leurs pratiques, et ce en particulier afin de minimiser nos risques de durabilité. Là aussi, nous avons le pouvoir d’agir.
Trusteam s ’engage : « 100% Net Zero, 0% M »
Chez Trusteam, nous nous engageons donc, avant la fin de l’année, à demander à 100% des entreprises composant nos fonds ISR, de s’engager vers la neutralité carbone d’ici 2050. Nous avons pour objectif d’avoir à la fin de l’année 2022 plus de 90% de nos actifs ISR qui se seront engagés dans cette voie et de réduire la proportion de la catégorie d’impact M (May Cause Harm) à 0%. Un engagement significatif puisque 92% de nos fonds sont ISR.
Ces engagements sont possibles grâce à nos clients qui ont fait le choix d’être acteurs de leur épargne. Peut–être cela serait plus facile de se déresponsabiliser, d’assimiler la finance à des chiffres derrière un écran, de laisser des algorithmes optimiser le couple rendement risque au sein d’un univers investissable le plus large possible. Mais cela serait oublier que derrière les chiffres, ce sont des “actifs”, des entreprises, le cœur de notre système économique carboné. En voulant “donner du sens à l’épargne”, nous permettons à nos clients de ne pas se laisser dicter les règles du jeu. Il n’est pas trop tard : vous pouvez agir, c’est à vous, maintenant, de choisir.
Sources et références :
[1] IPCC, 2021, Climate Change 2021: The Physical Science Basis. Contribution of Working Group I to the Sixth Assessment Report of the Intergovernmental Panel on Climate Change
[2] Global Carbon Project. (2020). Supplemental data of Global Carbon Budget 2020 (Version 1.0)
[3] Baromètre de l’engagement Entreprise, Trusteam / Obsoco 2021
[4] Au UK campagne de makemymoneymatter.co.uk/21x/ et en Suède, étude de Nordea
[5] Source : Global Coal Exit List (liste de référence des entreprises liées au charbon)
[6] Source : Trusteam reporting 173, Refinitiv ; sommes toutes les émissions CO2 (scope 1/2/3) de toutes entreprises, attention aux différents biais en particulier aux taux de couverture faibles (50% pour les données liées au scope3)
[7] Au vu des nombreuses limites méthodologiques rappelée dans notre reporting 173, merci de toujours garder en tête que ces chiffres permettent de donner un ordre de grandeur et ne doivent pas être considérés comme des données robustes et précises.
[8] Source : Trusteam, SBTI
[9] Source : Etude Trusteam/L’Obsoco en accès libre ici , édito « Pour ne pas perdre la relation avec vos clients, engagez-vous ! » et résultats marquants ici
[10] Nous classifions les sociétés qui risquent d’avoir un impact négatif car elles n’agissent pas pour éviter d’avoir un impact négatif comme M = May Cause Harm, Pour plus d’information : Mesure d’impact IMP+ACT au 31/12/2020 des portefeuilles ISR, méthodologie Trusteam basée sur l’IMP (Impact Management Project)